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Résumé |
Le filmPremier film d'Albert Dupontel, Bernie est une uvre percutante, un choc terrible pour un public non averti. Comme l'annonce la jaquette du dvd : "Une comédie rentre-dedans, qui fait rire, qui fait mal." Bernie est avant-tout une comédie déjantée qui nous révèle les talents de comédien d'Albert Dupontel à fond dans son délire comme dans ses sketches télévisés, et poussant son personnage jusqu'aux pires excès. Secondé (voire précédé) par un Roland Blanche poussant l'ignominie jusqu'à l'outrance, il nous offre un évantail de scènes normalement insuportables : violences brutales, grossièreté et vulgarité, meurtres, viols, drogue, etc. Heureusement, tout cela est rendu comique par le décalage surréaliste que provoque la naïveté, l'ignorance et la bêtise de ces personnages complètement déconnectés du monde réel. A noter également des dialogues incisifs et drôles qui ajoutent un peu de légèreté au film (et sans lesquels ce dernier serait un vrai calvaire pour le spectateur). Et pourtant, Bernie traite d'un sujet extrêmement sérieux (dont la gravité nous procure encore un décalage chocant) : celui des orphelins à la recherche de leurs origines. Au-delà de son attitude violente, Bernie à bon fond et sa démarche est noble ; il ne cherche finallement qu'à retrouver ses parents afin de pouvoir vivre avec eux, à la maison (image de la structure familiale stable), et être entouré d'attention et d'affection comme tout enfant le désir. Il a besoin d'amour et veut témoigner de celui qu'il porte à ses parents, auxquels il à pardonné son abandon, même si c'est pour de mauvaises raisons. Car à travers tous les délires qu'il s'invente, Bernie ne cherche qu'à savoir qui il est, à découvrir pourquoi il a été abandonné ; sa quête d'identité est aussi une quête du bonheur. Mais la réalité rejoint rarement les rêves : ses parents sont débiles, cruels et égoïstes, et son acharnement à trouver le bonheur ne l'empêchera pas de mal finir. Bernie est donc une histoire qui nous rapproche de l'adulte qui reste un enfant parcequ'on lui a volé son enfance : une sorte de conte moderne, déjanté et brutal qui malheureusement ne peut se terminer comme un Walt Disney. Bernie, c'est le nouveau départ ou même le départ tout court d'un être qui commence sa vie à 30 ans, qui n'a rien connu avant, à qui la vie a tout refusé jusque-là. C'est une histoire d'espoirs déchus, de fantasmes exacerbés. On peut, par conséquent déplorer la fin de Bernie : après la mort des parents, le rythme du film ralentit brutalement (il ne se passe pratiquement plus rien) et plonge inexorablement vers une fin dramatique. Mais comment imaginer une happy-end à une telle histoire ? Chute logique et inexorable, la fin de Bernie est aussi brutale que son début, et même si elle peut décevoir (c'est vrai qu'elle est très soft par rapport au reste du film), elle ne trahit pas son message réaliste. Car le bonheur de Bernie était bien celui que lui procurait ses parents et non la romance qu'il a connu avec la fleuriste droguée. Il aurait été malhabile de la part de Dupontel de désamorcer la problématique des origines par une fin cliché et en contradiction avec son discours. uvre choquante, crue, controversée et qui peut sembler peu soignée ou même bâclée, Bernie n'en demeure pas moins un film intéressant et incontestablement une réussite pour le premier film d'Albert Dupontel. |
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Le dvdJ'ai eu du mal à me procurer Bernie en dvd. Ayant raté la première édition (qui vraisemblablement s'est très vite épuisée) j'ai dû attendre sa ré-édition que j'ai également eu du mal à trouver (il faut dire que je suis un provincial moi). Bernie appartient visiblement à cette catégorie de "films cultes" que l'on s'arrache en vidéo. "Kulte" est d'ailleurs le nom de la collection. Bon, rien à dire sur la qualité de ce disque qui est tout à fait honorable et se paie même le luxe de nous proposer un certain nombre de documents bonus plus ou moins intéressants (mais pour un film "culte" ça le fait d'avoir plein de bonus, même s'ils sont mauvais). Personnellement, je n'en demandais pas tant ; d'ailleurs je me suis arrêté aux castings et répétitions qui étaient (il faut bien le dire) très chiants et totalement inintéressants. Un bon point cependant pour le sous-titrage français pour sourds et malentendants (il faut penser à eux aussi). |
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